Mythologie japonaise : Kami, Oni, Yokai et culture manga

La mythologie est un élément de la culture de tous les pays, sans exception. La science n'étant pas aussi avancée à l'époque qu'aujourd'hui, c'est pourquoi nos ancêtres attribuaient certains phénomènes qu'ils ne pouvaient expliquer à une sorte de créature mythique ou une divinité toute puissante.

Le shintoïsme et le bouddhisme étaient très répandus au Japon féodal (de même que l’agriculture). Cette combinaison de croyances et de modes de vie a donc fortement marqué les contes populaires. En japonais, ils portent le nom de "minkan densho", ce qui se traduit littéralement par « transmissions parmi le peuple ».

Nous verrons dans cet article :

• Le lien entre la culture nippone et la mythologie
• Les kami : dieux japonais
• Les contes japonais
• Le mythe des yokai
• La mythologie japonaise et la culture pop

Culture nippone et mythologie japonaise 

La mythologie japonaise couvre un large éventail de sujets. Il s'agit essentiellement des pratiques et des croyances nippones auxquelles les gens participaient il y a a des siècles. Cela comprenait la pratique de danses rituelles, la participation à différents festivals culturels et la purification par des cérémonies de purification.

Parmi les folkloristes notables qui ont contribué à perpétuer ces récits (que ce soit en propageant la culture par la compilation d'histoires, les contes ou d'autres médias tels que les mangas et les émissions de télévision), nous pouvons citer Inoue Enryo, Kunio Yanagita, Shigeru Mizuki et Lafcadio Hearn.

Un des aspects de la mythologie japonaise concerne les forces paranormales invisibles telles que les esprits et les monstres (Yokai), les créatures fantastiques et légendaires. Certains lieux au sont aussi considérés comme saints et sacrés, comme le tangible Mont Fuji, et le mythologique Takamagahara.

Les Japonais ne considèrent pas seulement les lieux comme sacrés, mais aussi les objets, notamment des armes, comme les trois trésors sacrés, l'Amenonuhoko, le Sessho-seki, entre autres.

En raison de ces facteurs, une grande partie de la mythologie japonaise comprend le culte de plusieurs kami, ce qui englobe le polythéisme et l'animisme.

Les dieux dans la mythologie japonaise

Les divinités japonaises, quant à elles, sont des entités vénérées, et le sont encore par les fervents croyants shinto. Il existe un très grand nombre de dieux dans la religion shinto, dont certains sont encore constamment vénérés, car il s'agit d'un panthéon. Le mot japonais pour dieu est "kami".

Les kami sont intrinsèquement innombrables dans leur système de croyance. Les kami peuvent être partout ; ils font partie de la nature et de la terre, et incluent les esprits de personnes décédées mais toujours très respectées. Les esprits des empereurs (anciens et récents) qui sont décédés en sont un exemple.

Comme dans la plupart des religions, la frontière entre le mythe et la réalité est souvent floue, car les gens finissent par accepter que beaucoup de ces légendes sont très anecdotiques mais méritent d'être honorées. Les dieux de la mythologie japonaise sont toujours très connus et font partie intégrante de la culture japonaise. Tout comme les dieux grecs sont utilisés comme formes littéraires et sujets de conversation, les histoires des kami populaires le sont aussi.

La mythologie japonaise est vaste et contient de nombreux détails sur les dieux (il y a environ 8 millions de kami en tout) - à la fois bons et mauvais, car ils représentent les énergies de l'univers. La mythologie traite des kami les plus populaires de tous. Parmi les dieux japonais les plus connus figurent Susanoo-no-Mikoto, le dieu des tempêtes, sa sœur Amaterasu, qui est la déesse du soleil, le dieu de la guerre et du tir à l'arc, Hachiman, Inari Okami, qui est la divinité vénérée pour l'agriculture, et Kotoamatsukami, qui est le nom d'un groupe de dieux qui ont créé le monde. Amaterasu a également un petit-fils, Ninigi, (Ninigi-ko-Mikoto), qui est également une divinité vénérée pour la floraison des récoltes de riz.

Chacune de ces divinités, objets, terres et esprits a une histoire à raconter qui trouve son origine dans la façon dont les peuples anciens percevaient et comprenaient la vie et ses origines.

Dans la mythologie japonaise, il existe une série de textes littéraires, de contes populaires et de "setsuwa" (autrement appelés "histoires parlées"). Il s'agit de récits d'anecdotes bouddhistes et de contes populaires généraux datant d'il y a plusieurs centaines ou milliers d'années. Ces textes vénérés ont été transmis de génération en génération. Parmi eux, citons le "Kojiki", qui détaille comment les îles du Japon ont vu le jour. Un autre est le Nihon Ryōiki, qui parle des apparitions de fantômes surnaturels qui ont été enregistrées autour du Japon à l'époque où il a été écrit (de 787 à 824 après JC).

Le kami Susanoo

L'histoire de Susanoo, le dieu de la tempête dans la mythologie japonaise

Il est aussi connu comme le dieu de l’été et des tempêtes dans la religion shinto, (須佐之男 (スサノオ). Son nom complet est Takehaya Susanoo-no-Mikoto. Il est le frère du dieu de la lune Tsukuyomi et de la déesse du soleil Amaterasu. Il est également le mari de Kushinadahime. L'histoire de Susanoo commence dès sa naissance. Elle a commencé quand Izanagi est venu de Yogi (le monde des ténèbres) et a nettoya son nez des restes du monde souterrain, produisant ainsi Susanoo.

Selon le Kokiji et le Nihon Shoki, Susanoo essayait constamment de faire ses preuves auprès de sa sœur, Amaterasu. Il tenta de prouver sa sincérité en défiant sa sœur dans un concours de naissance de dieux à partir de leurs objets sacrés. Il se déclara vainqueur de cette compétition car, bien qu'Amaratasu ait donné naissance à des déesses, il a insisté sur le fait que son épée (Totsuka-no-tsurugi) l'avait produit en son nom.

Les tempêtes de Susanoo devenant trop violente, elle en conclu q; il ne pouvait qu’anéantir ses récoltes. Prenant peur des agissements de son frère, elle se cacha dans une grotte. Pendant des jours, le monde fut privé de soleil. Tous les autres êtres divins la persuadèrent de sortir. Elle fini par le faire. Quant à Susanoo, sa perte de sang-froid lui valu d'être banni du paradis. Il se racheter auprès d'Amaterasu en lui offrant une épée en forme de queue de dragon, un bijou et un miroir. Ce sont les trois trésors Sacrés nippons.

Yokai : les monstres de la mythologie japonaise

Un autre aspect de la mythologie japonaise que l'on retrouve davantage dans la culture populaire est le "Yokai". Yokai est un terme japonais désignant un groupe d'entités paranormales. En kanji, Yokai représente l'idée d'être mystérieux, attirant, suspicieux et/ou ensorcelé. Tout comme la personnalité des kami peut être bonne ou mauvaise, il en va de même pour les yokai. Ils sont mentionnés dans les livres depuis des siècles, leur concept évoluant lentement à chaque période de l'histoire du Japon. Plus l'histoire est ancienne, plus il y a de liens entre les yokai et les phénomènes inexplicables.

La forme des yokai n'est pas limitée aux goules, aux démons ou aux élémentaires. Ils peuvent se présenter sous la forme d'animaux, d'un esprit perturbé ou "Mononoke", et d'énergies ayant un pouvoir sur les événements terrestres tels que les récoltes abondantes. À proprement parler, on peut classer les yokai dans plusieurs catégories en fonction de leur forme, leur mutation et leur apparence.

Au cours de la période Edo, chaque fois qu'un événement inexplicable se produisait, les artistes et les folkloristes inventaient leurs propres yokai pour accompagner l'histoire, qui étaient ensuite pris pour des créatures légendaires, mais qui n’étaient en réalité que des songes littéraires.

Les différents noms et descriptions des monstres dans la mythologie japonaise

Il existe des centaines de monstres et d'êtres différents dans la mythologie japonaise, mais voici quelques-uns d'entre eux pour te familiariser avec le caractère unique et étrange de ces monstres.

Gashadokuro

Le Gashadokuro est une manifestation macabre et menaçante des soldats samourai morts au combat et jamais enterrés. Ce sont aussi les esprits de ceux qui sont morts de faim. Leurs os s'agglutinent pour former un squelette géant de près de 30 mètres de haut, qui se faufile derrière les innocents et s'en prend à eux au cœur de la nuit. Ils tuent les êtres humains en les saisissant avec leurs mains osseuses, en leur rongeant la tête et en buvant leur sang.

Ryuu

Le "Ryuu", terme général pour désigner le dragon japonais. Il apparaît souvent dans les textes anciens qui détaillent les récits mythiques. Très proche des dragons décrits par les anciens récits chinois et asiatiques, le Ryuu est considéré par les Japonais comme un dieu de l'eau. Leur Leur forme est celle d'un énorme serpent sans ailes, aux pieds griffus, des corne et crocs ascérés. De nombreuses versions sont mentionnées dans le Nihongi et le Kohiji.

• Le Yamata no Orochi est un dragon à huit queues et huit têtes.
• Le "Wani" est décrit comme un croisement entre un crocodile et un requin.
• La divinité du dragon, quant à elle, était appelée Mizuchi. Une histoire japonaise raconte qu’elle aurait été très en colère contre l'empereur Nintoku. Ce dernier utilisa l’ingénierie et la modernisation paner le cours de la rivière.

Démon Oni

Les Japonais ont également leur propre version des démons ; ils ont des cheveux sauvages, des crocs, des cornes, sont rouges (parfois bleus), laids et en colère ; on les appelle "oni". Ils sont tout aussi méchants que votre démon occidental, puisqu'ils sont issus de la réincarnation de l'enfer bouddhiste. Ils se prosternent devant Enma Daio ou "Grand Roi Enma", qui est le souverain ultime du Meido et du Jigoku (également connu sous le nom d’enfer). La taille d'un oni est énorme et ressemble beaucoup à celle d'un ogre.

Les héros dans la mythologie japonaise

Les héros dans la mythologie japonaise sont souvent des divinités ; ils sont considérés comme des héros en raison de ce qu'ils ont apporté au pays en créant quelque chose pour lui ou en découvrant quelque chose pour lui. Il existe six héros culturels bien connus :

• Amaterasu,
• Izanami,
• Izanagi,
• Susanoo,
• Okuninushi
• Tsukuyomi.

Amaterasu et Susanoo ont déjà été mentionnées précédemment, ainsi que leur père Izanagi. Izanami (la déesse de la mort et de la création) est la petite sœur d'Izanagi et son ancienne épouse - en même temps. Okuninushi, le dieu de la construction de la nation, signifie "Grand maître de la terre" lorsque son nom est traduit. Il règne sur la province d'Izumo et régit également les processus qui sous-tendent la médecine, l'agriculture et le commerce.

Tatouages populaires sur le thème de la mythologie japonaise

Les tatouages japonais sont actuellement très tendance. Les gens cherchent à gauche et à droite des thèmes japonais pour se faire tatouer, et la mythologie japonaise ne fait pas exception.

La beauté de la mythologie japonaise est qu'elle a de la profondeur, de la signification et de l'histoire derrière elle. Vous pouvez choisir un yokai dont vous croyiez l'existence quand vous étiez enfant. Vous cherchez quelque chose de plus spécifique et qui vous est cher ? Voici un exemple : laissez votre tatoueur réaliser une interprétation du Totsuka-no-tsurugi pour symboliser la force.

Il existe un style de tatouage propre aux Japonais appelé "irezumi", qui est pratiqué depuis la période Edo. L'irezumi est une forme de tatouage japonais traditionnel, et implique des couleurs et des motifs très particuliers. Ces motifs japonais occupent généralement un grand espace sur le corps, que ce soit dans le dos ou dans le bras.

Il est également associé à des motifs et des techniques modernes et représente généralement des bêtes mythiques (dragons), des fleurs et des contes populaires, généralement tirés de gravures sur bois. Homme ou femme, l'irezumi est définitivement un style de tatouage à considérer.

Mythologie japonaise et culture pop

Le studio Ghibli s’inspire du folklore japonais dans ses œuvres comme :

• Princess Mononoke
• Mon Voisin Totoro,
• Le Voyage de Chihiro.

Ils sont également adaptés aux enfants, car ils ne dépeignent pas la mythologie d'une manière effrayante est violente. Parmi les autres animes, citons Mushishi, Hotarubi no Morie et également Youkai watch.

Le manga et série animé Naruto s’inspire également des dieux et déesses japonaises. Kyubi est démon renard à neuf queue qui attaqua le village caché de Konoha. Il était controlé par « Madara Uchiwa » avant de se faire sceller dans le corps d’Uzumaki Naruto. Certaines techniques shinobi portent aussi le nom de divinité comme :

• Amaterasu
• Tsukuyomi
• Susanoo

Si tu souhaites en savoir plus sur le monde des démons et des yokai, nous t’invitons à lire notre article sur les Yokai. Tu découvriras les spécificités, les pouvoirs et les secrets des démons et phénomènes paranormaux japonais...